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 Life's lined up on a mirror, don't blow it.

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V. Aaron Fishnet
V. Aaron Fishnet
Prisoners

Date d'inscription : 05/07/2012
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MessageSujet: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 1:22

Viggo Aaron Fishnet
YOU TOLD ME THAT THEY CAN UNDERSTAND THE MAN I AM SO WHY ARE WE HERE, TALKING TO EACH OTHER AGAIN ?


nomprénomâge
FISHNETVIGGO, préfère AARON27
orientation sexuellestatutgroupe
HÉTÉROSEXUELCÉLIBATAIREPRISONERS


LISTS










HORS JEU

Je m'appelle comme vous voulez et j'ai 79 piges. Je suis un pedobear en puissance, qui aime les sucettes. *pouet* j'ouvre le bal des doubles-comptes grâce à une faiblesse bien exploitée de ma fifille. Je pense que je me connecterai comme d'habitude, et  j’accepte de prendre le risque de voir mon personnage se faire laminer laggle dans le jeu Animals et de le soumettre à toute sorte de torture. J'aime mes admins, qui sont toujours mes dieux. (a)

PERSONNALITÉ

Aaron est un homme pieux. Mais ça ne fait pas de lui un fanatique. Il ne voit pas la présence de Dieu en chaque chose, il reste seulement humble face à Sa puissance car il Le craint. Il n’oublie jamais de faire sa prière et se rend tous les dimanches à la messe célébrée dans la chapelle du pénitencier. Il est rongé par le remords et craint par-dessus toute chose de ne jamais obtenir le pardon divin et d’être envoyé en Enfer pour ses péchés.

Mais Aaron n’est pas qu’on croyant, c’est avant tout un prisonnier qui accepte son sort sans broncher, qui ne fait guère d’histoires. Il passe beaucoup de temps à écrire dans sa cellule, à écrire tout et rien, des histoires réalistes, fantastiques, dramatiques... Tout cela le calme et le fait voyager. Il s’invente son propre monde. Les gardiens n’ont pas vraiment à se plaindre de lui, il ne répond pas aux provocations, il médite en silence, il parle aux gens sans les insulter... Bref il ne les fait pas chier et ils ont rarement des raisons de lui faire sa fête.

Mais Aaron n’est pas qu’un prisonnier, c’est avant tout un homme. Un homme calme et sage certes, et on le lui a souvent reproché. Certains lui disent qu’il se fout de tout, qu’il est insensible, qu’il s’enferme dans sa petite bulle confortable comme s’il voulait éviter de faire face à la réalité. Peut-être que c’est vrai en un sens. Un homme simple qui s’est toujours tenu à ses valeurs, mais également un homme à qui il arrive de péter les plombs. Et quand il pète les plombs, il est d’une violence peu commune. Il déteste être acculé, dans ses cas-là il se sent comme un taureau dans l’arène. Alors il donne des coups de corne. Et il ne vaut mieux pas être dans les parages.

HISTOIRE
    « Au nom du Père, du fils et du St-Esprit
    - Amen. » Il murmure ce dernier mot en se signant, fermant les yeux pour mieux savourer la saveur de ce mot. Ainsi soit-il. Tous marchent dans les pas du Christ, reconnaissent sa condition de guide spirituel. Ils affirment leur foi. La foi... N’est-ce pas futile en un sens que de faire preuve de fidélité envers un être que nul n’a jamais vu, ni entendu ? Mais il n’en a cure. Planté sur ses deux pieds légèrement écartés, les mains croisées dans son dos, il écoute avec attention. Le banc de bois vermoulu n’attend plus qu’un signe du prêtre pour l’accueillir mais il ne montre aucun signe d’impatience. S’il est ici c’est parce que la messe le calme, s’il voulait rester assis il irait dans sa cellule. Il est presque tout seul dans la petite chapelle du pénitencier, face à ce prêtre qui passe chaque dimanche pour la messe et une fois par mois pour le sacrement du Pardon. Le père Mackenzie. Un homme pieux - on s’en serait douté - mais qui ne semble pas porter dans son coeur les prisonniers à qui il fait la lecture de la sainte Bible. Alors il regarde au fond de la salle pour ne voir aucun d’entre eux pendant l’office. Aaron ne s’en offusque même plus. Cet homme est dégoûté par les rebuts d’une société corrompue. La religion n’instaure-t’elle pourtant pas le pardon pour chaque faute commise et confessée ? C’est peut-être un mauvais prêtre s’il ne prend même pas en pitié les rejetés, les brebis noires du troupeau. Ou simplement un citoyen comme les autres qui se targue d’être pur, clean, de ne rien avoir à se reprocher. Si, justement il a cette ignorance à se reprocher. Il ne vient pas par passion ou parce qu’il se dit que chacun a le droit de communier avec le Seigneur, non, il vient parce qu’il y est obligé et qu’il est rémunéré pour ses messes. Mais Aaron n’est pas là pour juger de la pureté de l’âme du curé, même en sachant que Jésus lui-même était un être de miséricorde qui chérissait ses brebis noires autant que les autres, il est là pour écouter la parole de ce Dieu qu’il boit depuis des années. La prière pénitentielle est récitée platement mais il en écoute chaque mot et le prend pour lui, comme un tort. Il a péché, il expie selon la parole de Dieu même s’il se doute que le Père n’a pas réponse à tout. Sa voix grave se joint à celle des autres prisonniers présents pour chanter le Gloire à Dieu. Dieu, l’entité suprême qu’il révère mais qu’il ne veut pas voir envahir complètement sa vie.


« Aaron ne t’éloigne pas du terrain vague surtout !
- Promis maman ! » Il ment. Il sait parfaitement qu’il va s’en aller, traîner, explorer les ruelles du quartier Nord, jouer dans les immeubles délabrés. Dans un coin de sa tête il se dit qu’il sera obligé de réciter un chapelet en guise de pénitence. Il grimace à cette pensée mais après tout, je jeu en vaut la chandelle n’est-ce pas ? Oh bien sûr il rejoindra les autres au terrain vague, ils feront même certainement une partie de foot, comme annoncé. Mais ils n’en feront pas deux et encore moins trois. Le danger ? Ils s’en foutent, après tout ils sont du north side, tous autant qu’ils sont, ils se disent qu’ils ne se feront pas emmerder. Qui irait bousculer des gamins qui sont ‘‘du pays’’. Oui, c’est marrant mais beaucoup de gangs parlent du quartier comme le pays. C’est tout ce qu’il leur reste au fond, leur identité, leur réputation, leur quartier plus que leur propre domicile. Ce sont des chiens errants, plus vraiment des humains. Des meutes de loups galeux qui s’aboient dessus et ne daignent donner un coup de dent que quand ils se trouvent face à des lapereaux. Des lâches ? Peut-être. Mais chacun est ce que la société a fait de lui, et ceux du quartier nord ne sont pas gâtés par le gouvernement. Ce n’est pas un hasard si la plupart des prisonniers viennent d’ici. Mais Aaron et ses amis sont des gamins. A huit piges ils croient déjà dominer le monde, ils se disent que rien ne peut les blesser. De véritables Indiana Jones n’est-ce pas ? Quels idiots... Les rois du ballon rond, ils se voient déjà passer professionnels avec leurs petites passes à deux balles. Bah, dans quelques années ils seront passés au basket, voudront passer professionnels puis se rendront compte qu’ils n’ont pas le niveau. Mais en attendant... « La passe la passe ! - Bien joué ! » Et ça court, et ça crie... On ne va pas les en empêcher n’est-ce pas ? Ce ne sont que des gamins, que leur restera-t’il s’ils ne peuvent plus s’amuser dans le terrain vague ? Pas grand chose je suppose. Les brimades des pères, parfois les coups de leurs parents ivres. Ils ne sont pas tous maltraités évidemment, l’amour reste une valeur ici. « Buuuuuuuuuuuuuut ! » Ah oui tiens il a marqué. Les félicitations seraient peut-être de mise mais de toute façon ses amis s’en chargent. La camaraderie tiens... C’est-y pas beau ? Mais une fois la partie finie - 4-3 à la faveur de l’équipe de notre petit Aaron - ils font exactement ce qu’ils avaient promis à leur mère de ne pas faire mais qu’ils avaient décidé il y a bien longtemps : ils quittent le terrain vague. Ils s’engouffrent dans les immeubles délabrés sans aucune peur, ravis de se prendre pour des aventuriers. Mais il n’y a pas d’arche perdue par ici, juste des gravats, de la poussière et des poutres branlantes. Un ou deux rats peut-être mais ils ont dû avoir peur, ça m’étonnerait que les garçons puissent mettre la main sur l’un d’entre eux. « Alors les morveux, on s’amuse bien ? » Appuyé contre l’encadrement de la porte - sauf qu’il n’y a pas de porte -, un jeune homme blanc vous regarde avec un air à la fois grivois et méprisant. Son gros sweet est sale, son pantalon treillis déchiré et rapiécé, ses cheveux rasés sur les côtés et son visage émacié semble taillé au couteau. Il rentre dans la pièce et un autre arrive à sa suite, pas vraiment dans un meilleur état. Ils s’approchent d’un pas nonchalant et conquérant, fiers de leur supériorité sur une bande de gamins. Il ne faut pas les blâmer. C’est la seule chose qu’ils ont jamais su faire, personne ne leur a rien appris d’autre. Alors ils jouent les hyènes. « Bon, faisons ça vite fait bien fait. Si vous avez de l’argent, vous nous le donnez direct, ça vous évitera des coups. » Aaron le regarde avec une bravoure stupide et crache à ses pieds - le visage est trop haut pour un gamin de huit ans : « Vous pouvez toujours crever ! » Quelle idiotie n’est-ce pas ? Le grand le saisit par le col et le plaque contre un mur, soulevant un nuage de plâtre. Le petit gémit, effrayé. « Eh Harvey, la pêche a été bonne, c’est le petit Fishnet ! » Plutôt facile comme jeu de mots n’est-ce pas ? Pas très fin, pas dur à trouver... Il ne mérite même pas un seul applaudissement pour cette blague de merde. Mais les applaudissements il s’en fout, ce n’est pas une de ces bêtes de scène qui ne vivent que pour entendre les cris du public. Non, lui c’est les cris de douleur qu’il veut entendre. Son poing vole dans la figure d’Aaron, lui explosant la lèvre et lui arrachant un cri de douleur. Puis il le lâche. Il tombe sur les gravats dans un bruit mat et déjà les deux blancs se précipitent sur lui pour le bourrer de coups de pieds dans les côtes. Ses amis se sont fait la malle pour aller prévenir la première personne qu’ils pourraient trouver tandis que leur pote se fait passer à tabac comme ça ne lui était jamais arrivé. Les insultes fusent sans aucune gêne, les coups pleuvent sur lui comme les giboulées de mars, il ne crie même plus. Les mains devant le visage pour se protéger, il essaie d’endurer cette douleur atroce sans un mot. Par chance, ses os résistent à l’assaut et il n’entend aucun craquement suspect. Juste le son sourd des chaussures dans son ventre. Un coup dans l’estomac lui coupe le souffle pendant quelques secondes avant qu’il ne se mette à vomir. A l’extérieur des cris retentissent. « Merde ! Viens Harvey on se tire ! » Sans demander leur reste, ses deux agresseurs prennent la poudre d’escampette à travers l’étage ; ils doivent connaître une autre sortie. Gémissant, Aaron essaie de reprendre son souffle.
« Viggo Aaron Fishnet, tu m’as encore désobéi ! » Lorsqu’elle est en colère, Mme. Fishnet appelle son fils par son nom complet. C’est le signe que ça va barder. Elle contemple les coupures qui parsèment le visage de son aîné, son oeil au beurre noir, la difficulté avec laquelle il marche. Elle prend un coton, met de l'alcool dessus et le lui passe sur ses blessures, sourde à ses protestations mâtinées de douleur. Elle marmonne des mots inaudibles, quelque chose du style ‘‘qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour avoir un fils comme ça’’ entrecoupé de ‘‘quels salauds, s’attaquer à des gamins...’’. Une fois sa besogne d’infirmière de fortune terminée, elle l’envoie dans sa chambre dans un ton sans réplique : « Et tu n’auras pas de dessert ! » Il traîne des pieds pour se rendre dans la pièce qu’il partage avec son demi-frère et sa demi-soeur de deux ans. Il soupire. Il va devoir faire un chapelet de prières dimanche pour avoir menti. Et en plus ça fait mal.

    « Evangile selon St-Luc.
    - Louée soit ta parole Seigneur. » Il est assis à présent sur ce bon vieux banc qui a craqué sans aucune discrétion quand il y a posé ses augustes fesses. Pas très solide certes, mais il devrait encore pouvoir tenir quelques années. De toute façon il n’y a pas de budget pour les bancs de la chapelle de la prison alors bon... Si ils finissent tous en pièces détachées, ils serviront de bois pour le chauffage et les détenus devront s’asseoir par terre pour écouter la messe. Ou rester debout, ça revient un peu au même, quoique la seconde position soit moins insultante pour la maison de Dieu. Il en a quand même plein des résidences secondaires Dieu quand on y pense. Il doit être riche... La lecture de l’Ancien Testament traitait du passage de la Mer Rouge. Le psaume était bien beau, il a fait réfléchir Aaron. L’Alleluia a été chanté avec plus ou moins de conviction selon les prisonniers. Aaron ne chante jamais fort, pas par manque de foi mais parce qu’il ne chante pas très juste alors il y va doucement pour ne pas gêner les autres. La lecture de l’Evangile - de St-Luc, rappelons-le - porte sur la Chapitre dix, lorsque Jésus envoie soixante-douze de ses fidèles pour guérir les gens de leurs démons et manger dans leurs maisons. une lecture pleine de sens et pour une fois appropriée à une messe au pénitencier. La rémission des péchés, la guérison des maladies physiques comme les blessures le l’âme, la chasse au Malin. Le prêtre la contextualise mais malgré la porte ouverte par laquelle il pourrait s’engouffrer pour offrir une traduction tout à fait sensée et sur laquelle on peut méditer, il se loupe lamentablement. Ce n’est pas un très bon orateur le Père Mackenzie. Vraiment pas. Aaron soupire en se disant que Dieu mériterait un meilleur servant mais tout de suite il s’admoneste et demande silencieusement le Pardon pour avoir été médisant au sein même de l’église. Pour expier, il met un peu plus de force que d’habitude dans la récitation du Credo mais ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire amusé comme à chaque fois : le curé a une espèce d’accent étranger et racle ses ‘‘r’’ comme un radin racle le fond de son porte-monnaie à la recherche de la moindre piécette. Cette fois tu ne demandes pas pardon pour avoir péché, Dieu ne peut pas être aussi intransigeant tout de même. Tu écartes les mains pour les présenter lors de la récitation de la prière universelle, ta préférée. « Our Father, Who art in heaven, hallowed be Thy Name. Thy Kingdom come. Thy Will be done, on earth as it is in Heaven. Give us this day our daily bread. And forgive us our trespasses, as we forgive those who trespass against us. And lead us not into temptation, but deliver us from evil. Amen. » Amen encore une fois. Décidément c’est une habitude. Pourtant on ne peut pas vraiment dire qu’il puisse remercier le Seigneur pour son pain quotidien parce que celui de la cantine est franchement dégueulasse. C’est mieux que pas de pain du tout me direz-vous, certes. Des fois je me dis que ce serait bien ‘‘donne-nous aujourd’hui nos spaghettis carbonaras de ce jour’’, ce serait bon. Mais peu importe le pain, c’est la symbolique qui est importante je suppose.


« Aaron, emmène les petits au terrain vague s’il te plaît ! Et cette fois ne t’en éloigne pas...
- Oui maman. Promis.
- Mouais... » Les petits ce sont Meadow et Carter, son demi-frère et sa demi-soeur. Eux non plus n’ont pas de père. Il faut croire que c’est le destin de votre mère de se faire abandonner par les pères de ses enfants. Les jumeaux ont six ans de moins que lui, c’est-à-dire neuf ans à ce jour. C’est déjà plus que l’âge où il s’est fait tabasser comme il faut. Depuis ce jour il n’a jamais plus traîné dans les ruelles du quartier. Il n’a pas besoin qu’on lui rappelle ce que ça peut valoir une virée dans les endroits mal fréquentés. Il pourrait devenir la future génération qui rend ces endroits mal fréquentés mais il veut s’en sortir. Il veut que les jumeaux s’en sortent aussi. Se barrer de ce quartier, réussir à faire quelque chose de sa vie, ce serait tout ce qu’il aimerait. Mais s’il se barrait, il se démerderait pour aider sa mère aussi. Elle n’a pas mérité tout ça, toutes ces choses qui lui sont tombées dessus. C’est en ruminant à son avenir qu’il appelle les deux petits pour qu’ils viennent : « Meadow, Carter, on y va ! » Meadow et Carter sont métis eux, et ça leur donne un petit air craquant avec leur peau couleur chocolat au lait. Ils n’ont plus cinq ans mais ont toujours ces adorables fossettes qui font rire tous ceux qui les voient. Ils sont toujours partants pour tout, à part Meadow qui des fois râle un peu. Les filles ça râle plus qu’il paraîtrait. En tout cas c’est le cas pour celle-là mais ça ne l’empêche pas d’être à croquer. Aaron les exhorte à avancer un peu plus vite : Meadow gambade comme le petit chaperon rouge dans la forêt et Carter s’arrête à chaque fois qu’il voit un escargot, un oiseau mort ou quoi que ce soit qui puisse avoir un minimum d’intérêt. C’est donc après une progression plutôt lente et original qu’ils arrivent au terrain vague. Deux poteaux disposés de chaque côté du terrain servent de cage de but pour ceux qui veulent jouer au foot et Carter s’élance pour les rejoindre avec des cris de joie. Aaron le regarde en se disant que jamais il n’arrivera à jouer aussi bien que lui-même à son âge. Il faut dire que quand il s’agit de football, il ne s’est jamais pris pour personne ce cher Aaron. Il faut bien que chacun pèche un peu - surtout quand on s’appelle Fishnet, on est prédestiné - que ce soit par orgueil, par luxure, par colère, par gourmandise, par paresse, par jalousie ou par avarice. L’homme qui ne pèche pas n’est pas un homme. Dieu lui-même pèche. Rappelez-vous de la terrible colère qui l’a pris lorsqu’il a découvert Adam et Eve goûtant au fruit de la tentation. « Dis, c’est nul le football ! Pourquoi je suis là moi ? » C’est Meadow qui réveille son côté râleur. Son côté chieuse, ouais on peut le dire. Il soupire et regarde la petite frimousse accusatrice levée vers lui. Pourquoi est-ce qu’un gamin c’est toujours adorable, même quand ça boude ? Mais sur le coup il n’est pas très touché par son air angélique, il est surtout ennuyé par ses caprices. « Parce qu’on est deux garçons et que c’est la majorité qui gagne Meadow, c’est comme ça et pas autrement. Et aussi parce que maman m’a demandé de vous amener ici alors je vous amène ici. Point. » Il a cloué le bec à la petite qui, à court d’arguments, tourne le dos à son demi-frère et boude avec les bras croisés comme dans les dessins animés. Elle est risible et Aaron ne se gêne pas pour s’esclaffer devant la fierté blessé de cette gamine de neuf ans. Elle n’est pas des plus capricieuses mais elle est extrêmement têtue. Vous classeriez ça dans quel péché vous ? Parce que je sèche un peu. Peut-être aussi dans l’orgueil... Des cris retentissent sur le terrain de foot, un but a dû être marqué. Soupirant, - il ne peut rien refuser à Meadow - Aaron la soulève et la met sur son épaule comme un sac à patate, ignorant ses cris moitié offusqués moitié rieurs qui lui intiment de la relâcher. Puis il se met à courir autour du terrain, sachant parfaitement qu’elle déteste ça et que ça la rend malade de fureur. Elle se débat comme un chat, griffes et souplesse en moins - fort heureusement parce que les coups de griffes ça fait pas du bien. Enfin il la repose et elle titube comme un ivrogne qui vient de faire sa dernière visite de la soirée au bar du coin. Elle marmonne quelques insultes - pas très fortes - inaudibles avant devenir frapper son aîné de ses poings virulents. Elle ne réussit qu’à le faire éclater de rire. « Bon, tu vas jouer au foot maintenant ? » La brunette marmonne un ‘‘mouais’’ renfrogné avant de traîner les pieds jusqu’au milieu du terrain et de s’y imposer comme elle sait si bien le faire. Elle joue très bien en attaquant et ne peux cacher le plaisir qu’elle prend à jouer. Elle est bien plus douée que son jumeau, il n’y a pas photo. Mais tout de même, à chaque fois qu’elle croise le regard d’Aaron, elle s’efforce de reprendre le visage boudeur de celui qui s’emmerde le plus profondément que l’on puisse imaginer. Lorsque le soleil commence nonchalamment sa chute à la faveur de la nuit, l’adolescent décide que sa mère a suffisamment profité de sa soirée en amis et qu’il est temps de faire rentrer les gamins au bercail. Il ne fait pas bon de se promener dans le quartier nord la nuit quand on n’est pas habilité à se défendre proprement. Tout de même, avant de prendre la tête de votre trio, Meadow arrive à te dire sans même rougir de son mensonge : « C’est nul le foot. »

    En l’absence d’enfant de choeur, le prêtre est obligé de transporter lui-même la coupe de vin de messe et l’hostie consacrée à l’autel. Personne ne lui apporte la bassine pour se laver les mains non plus, tout est homemade au pénitencier. Il se purifie donc - il devrait laver la tache sur son aube par ailleurs mais là n’est pas la question - puis commence cette longue prière que tous connaissent, ou du moins ont entendu parler. Il rompt le pain de ses mains boudinées et tremblantes « Prenez, et mangez car ceci est mon corps livré pour vous. » Quand même il devait être supra grand ce Jésus. Une vraie montagne. Nan parce que rendez-vous compte, ça fait quand même deux mille ans qu’on le bouffe et il en reste toujours... C’est quand même un mystère mystérieux je trouve. Faudrait que quelqu’un fasse une enquête là-dessus. Un homme aussi grand qu’une montagne ça doit pas se cacher si facilement que ça. « Prenez, et buvez car ceci est mon sang versé pour vous. » Et l’ivrogne - pardon le prêtre - porte la coupe à ses lèvres et boit le vin de messe sans oublier de s’essuyer du revers de sa grande manche avant de reposer le calice sur l’autel de pierre. Donc Jésus est à la fois une montagne et une rivière de vin transparent qui se prend pour du sang. On en apprend tous les dimanches dites-moi. Mais Aaron n’est nullement troublé par ces questions - existentielles il faut bien le dire - et il suit avec application les mouvements de l'ecclésiastique sans prêter attention aux saletés qu’il pourrait faire sur son aube. Ce ne sont pas ses affaires ça. Il attend de pouvoir réciter le Notre Père qui est - comme je l’ai déjà dit - sa prière préférée. Avec son histoire de pain de ce jour et tout. Alors que l’hostie ça n’a pas du tout un goût de pain... Je vous jure ils sont forts ces chrétiens : ils arrivent à endoctriner des millions de gens avec des histoires incohérentes, invraisemblables et qui ne tiennent pas la route. La meilleure secte du monde n’est-ce pas ? Tout ça pour petit papa Noël dans les nuages tout là-haut... Non je ne remets pas la foi en cause. Je ne remets jamais rien en cause. A part l’esthétisme des tenues des cyclistes professionnels. Mais comme il n’y a pas de cycliste professionnel en tenue de compétition dans la salle, je n’ai rien à critiquer. Aaron non plus. La messe il ne critique jamais. C’est son truc faut croire.


Les années ont passé. Vite, trop vite peut-être. Sa petite soeur est déjà une femme, son petit frère déjà un homme. Et lui avec ses vingt-cinq ans, eux avec leurs dix-neufs ans, que sont-ils devenus ? N’aurait-il pas mieux valu qu’ils restent enfants ? La vie est plus simple quand on n’a pas à la prendre en main. Tellement plus simple quand on n’a pas à trimer pour filer un quart de ce qu’on arrache à la vie cette sangsue d’Etat. Aaron survit. Il a même réussi à gagner suffisamment pour s’acheter une voiture et un appartement - pas grand luxe - dans l’East Side. Il tient un petit commerce qui marche plutôt bien contre toute attente : une boutique de tatouages. Il faut dire que les siens sont réussis, ça incite les gens à venir. Ca fait un moment qu’il n’a pas revu sa mère. Il va se rattraper, Meadow, Carter et lui se sont mis d’accord pour lui rendre visite en même temps et apporter de quoi manger pour le déjeuner. Elle devrait aimer voir ses enfants. Aaron - qui apporte les boissons - se demande ce que ses cadets vont avoir apporté alors qu’il conduit dans son pick-up. Un timon déguisé en vahiné posé sur son tableau de bord secoue frénétiquement la tête à chaque mouvement de la voiture. La figurine l’avait fait rire, c’est pour ça qu’il l’avait achetée. Il reconnaît toutes ces façades défraîchies qu’il a tant vues quand il grandissait. Enfin il se gare devant l’immeuble où il a habité pendant des années. Mais lorsqu’il entre dans l’appartement, au lieu d’y trouver Meadow, Carter et sa mère, il n’y a que les deux femmes, Meadow assise à la table et sa mère cuisinant nerveusement, les mains tremblantes. Un air de lassitude tire les traits de sa soeur et après avoir embrassé sa daronne sur la joue, il s’assied à côté d’elle et lui demande en chuchotant : « Qu’est-ce qui s’est passé Meadow ? Où est Carter ? » Elle jette un regard à sa génitrice qui fait semblant de ne pas écouter ce qu’ils disent puis soupire. « Ils se sont engueulés. Carter s’est lancé dans des trucs pas clairs du tout et elle a dit que s’il continuait elle allait le renier. Il s’est vraiment énervé, il l’a insultée, il a dit qu’elle comprenait rien et que de toute façon elle avait été une mauvaise mère, qu’il la détestait. » La jeune femme aux cheveux rouge frissonne comme si elle n’en revenait toujours pas. Elle se frotte les bras comme le font les gens pour se réchauffer l’hiver. « Je l’avais jamais vu comme ça. Il a dit qu’il allait la tuer. » Sa voix devient un mince filet, un chuchotis. « Le pire c’est qu’il semblait sérieux. » Aaron ne sait pas trop quoi dire. Son frère ne pourrait pas sérieusement tuer leur mère non ? Ce gamin adorable qui ne pensait qu’au foot ne peut pas avoir changé à ce point, n’est-ce pas ? Tuer sa propre mère... Quelle horreur. « C’est prêt, tous à table !» La voix de leur mère semble trop joyeuse, si peu naturelle... Elle pose avec force la casserole de pâtes sur la table. Ses fameux spaghettis Carbonaras. Elle vous gâte, vous qui vouliez pourtant lui apporter à manger pour qu’elle ne s’embête pas. « Allez, servez-vous ou ça va être froid. » Elle ne parvient pas à cacher ses reniflements ou ses yeux rouges. Le repas se passe en silence.
Trois heures plus tard, alors que Meadow est partie et qu’il est en chemin pour retourner chez lui, il s’aperçoit qu’il a laissé le cadeau qu’il destinait à sa mère sur la banquette arrière. Après un juron que je ne rapporterai pas, il met son clignotant et fait demi-tour. Après avoir parcouru la distance nécessaire à l’envers, il monte les escaliers et pousse la porte de l’appartement après avoir été frappé. Son coeur manque un battement quand il voit un bras sur le sol dépasser de l’encadrement de la porte de la chambre. Il s’approche avec effroi, craignant ce qu’il va trouver dans la pièce. Sans même qu’il les sente, des larmes se mettent à couler sur ses joues à la vue du cadavre couché dans une mare de sang. Il tombe à genoux dans l’hémoglobine. « Maman... » Sa gorge est tranchée, ses yeux révulsés dans une expression d’horreur. Sanglotant, Aaron lui ferme les paupières en murmurant maladroitement une prière. Ses mains n’ont jamais tremblé aussi fort et s’il se levait, nul doute que ses jambes ne pourraient pas supporter son poids et le précipiteraient immédiatement sur le tapis. Ce qui ne l’empêche pas de remarquer la signature de ce meurtre. Insignifiante mais posée là, par terre à côté du corps. Un bracelet. C’est celui que Carter porte depuis des années. Aaron le prend entre ses doigts comme s’il s'agissait d’une relique et une plainte s’échappe de sa bouche, espèce de gémissement de rage et de désespoir. Comment a-t’il pu ? Que lui est-il arrivé pour qu’il devienne un tel monstre ? Hein ? Quelqu’un pourrait lui expliquer ? Il ne comprend plus rien, c’est le néant dans sa tête. « Maman... » Celle qui l’a élevé, protégé, aimé. Pourquoi ? Pourquoi... Il lui semble que quelqu’un essaie de lui fracasser le crâne à coups de marteau, sa douleur est insupportable. Il se tient le crâne à deux mains. Pourquoi ?

    « Our Father, Who art in heaven, hallowed be Thy Name. Thy Kingdom come. Thy Will be done, on earth as it is in Heaven. Give us this day our daily bread. And forgive us our trespasses, as we forgive those who trespass against us. And lead us not into temptation, but deliver us from evil. Amen. » Encore une fois ce Notre Père récité avec foi. Avec hargne. Il y met tous ces sentiments qu’il refoule. Toute sa colère passe dedans. Parce qu’elle ne doit sortir à aucun autre moment. Jamais. Ses mains tremblent un peu alors qu’il se prépare à la communion. C’est toujours le cas, sans aucune raison évidente. Le Notre Père c’est son repentir, il y lit toujours l’ombre de ses fautes passées qu’il croit impossibles à pardonner même pour ce Seigneur qu’il aime tant. Il a peur d’aller en Enfer à cause de son péché mortel. Il a peur de Dieu, comme tout être sensé. On ne craint guère qu’il n’existe pas de Dieu, on tremble plutôt, au contraire, à l’idée qu’il existe. Fear God. Ces mots tatoués sur ses paupières veulent tout dire. « Donnez-vous la paix. » Aaron se déplace pour aller serrer la main des deux autres prisonniers qui sont dans la colonne de gauche en murmurant : « La paix du Christ. » La paix... Oui la paix, quelle ironie pour tant d’hommes qui n’ont pas connu beaucoup de paix dans leur vie. Tout du moins ce n’est pas la paix qui les a menés jusqu’ici. Pour aucun d’entre eux. Mais c’est ainsi. Déjà le prêtre murmure l’Agneau de Dieu pour se préparer, lui, à la communion. Puis il prend une petite coupe remplie d’hosties consacrées et invite les détenus à venir communier. Les mains jointes, Aaron s’avance avec déférence. « Le corps du Christ. » Il baisse la tête en acceptant l’hostie qu’on lui met dans les mains. « Amen. » Il met l’hostie dans sa bouche. Elle a un goût de carton. Ceci dit c’est la symbolique qui compte parce que s’il avait faim, autant aller à la cafétéria même si ce n’est pas moins dégueulasse. Il garde la tête baissée, debout à sa place en attendant que tout le monde ait communié. Ce n’est pas très long et il reste stoïque lorsque le prêtre remet le Ciboire dans le tabernacle.


Il marche, seul dans la nuit. Les ruelles du quartier nord sont désertes à cette heure et son air patibulaire n’incite personne à venir l’embêter de toute façon. Le revolver dont il est armé dépasse de sa poche et sa crosse reflète la faible lueur des réverbères. Ses yeux n’ont jamais tant ressemblé à des puits sans fond. La rage le meut. Je ne voudrai pas être celui qu’il va rejoindre. Il va déguster sévère. Aaron sait parfaitement où habite Carter et il est fort probable qu’il soit chez lui à cette heure-ci. Il frappe à la porte et le visage de son demi-frère apparaît dans l’interstice qui s’ouvre. « Oh c’est toi Aaron. » La porte se referme, il entend un bruit de chaînes et son demi-frère ouvre la porte en grand. La lumière de la pièce le fait cligner des yeux tant elle est aveuglante par rapport aux lampadaires de la ville. D’un geste, Carter l’invite à rentrer d’un simple geste. L’appartement est confortable, bien mieux que celui dans lequel ils ont grandi. Apparemment ça gagne bien l’illégalité. Le bruit de la porte qui se referme se fait entendre derrière Aaron. Il regarde la pièce. Et dire que Carter n’a jamais envoyé le moindre sou à leur mère. Une espèce de bête se dresse avec fureur en son sein intérieur, rugissant comme un lion devant l’ennemi. « Qu’est-ce qui t’amène ici ? Ca fait longtemps. » Il le demande. Il ose le demander. Quelle honte... Comment peut-il se tenir, là, et regarder son frère dans les yeux, parler nonchalamment comme si de rien n’était ? A-t’il donc perdu toute son humanité pour être aussi insensible... aussi normal ? « Et tu oses le demander. Comment as-tu pu espèce de bâtard ? » Sa voix tremble, ses mains aussi. Il fait face à son petit frère, une larme coulant le long de sa joue. « De quoi tu parles ? Tu me fais peur Aaron. Aaron lâche cette arme putain j’ai rien fait ! » Sa voix est blanche, il recule contre la table, effrayé. C’est pas tous les jours que son propre frère le menace d’un pistolet. Surtout pour ce genre de choses. Choses qu’il prétend ignorer bien sûr. Aaron aurait espéré qu’au moins il soit honnête, qu’il n’essaie pas de nier. Il n’a pas compris qu’il allait le tuer ? Alors ça ne sert à rien de mentir au dernier moment comme si ça pouvait lui sauver la vie. « Arrête ton putain de cinéma Carter, j’ai trouvé ça à côté du corps. Me dis pas que c’est pas le tien. » Il lui lance le bracelet qu’il a sorti de sa poche, le bracelet maculé du sang de leur mère. Carter l’attrape et le regarde, complètement médusé. D’un ton hasardeux il réplique : « Mais ça fait des mois que je le porte plus ce bracelet... Je l’ai donné à Meadow quand j’ai déménagé, elle voulait avoir un souvenir. » Le lâche ose même mettre ça sur le dos de sa soeur. Sa soeur jumelle, celle dont il a toujours été si proche... Comment peut-il essayer de faire retomber tout ça sur son dos ? Est-il finalement le monstre qu’Aaron avait craint qu’il soit devenu quand Meadow lui a rapporté la conversation ? Il semblerait bien. Tourner aussi mal alors qu’on a toujours eu de l’amour, une famille... Cela semble impossible mais c’est pourtant le cas. Quelque chose s’est brisé à l’intérieur d’Aaron de voir sa mère morte et son frère si inhumain. Où est-ce que tout a commencé à dérailler ? Il aurait dû le voir, il aurait dû tout prévoir. Il aurait dû, il aurait dû... Trop de choses qu’il se blâme de n’avoir pas anticipées. Il ne devrait pas. Il n’est pas omniscient, ce n’est pas sa faute si son petit frère est devenu fou. Il n’y peut rien et il n’y a certainement jamais rien pu. « J’espère que tu as fait la paix avec Dieu Carter, que tu t’es confessé. Même si je te souhaite l’Enfer, ce serait une insulte. » Il appuie sur la gâchette et la détonation retentit. Le sang gicle jusque sur son visage, se mêlant aux larmes. Le cadavre s’affale sur le sol comme un pantin désarticulé, une poupée de chiffon. Il l’a fait. Il l’a fait. Il ferme les paupières du corps de son frère. Après tout ils partageaient le même sang. Il fait une prière rapide, pas une belle prière, juste le minimum. Que Dieu le pardonne. Il a enfreint les tables de la loi et une de ses règles les plus importantes : tu ne tueras point. « Maman... J’ai tué mon propre frère... » Il range son arme et s’en va.

    Le prêtre bénit cette assemblée qui s’est réunie aujourd’hui pour célébrer la parole de Dieu. S’il savait ce qu’on en a à foutre de sa bénédiction hypocrite... Mais Aaron en veut bien lui. Ecrire des histoires imaginaires dans sa cellule ça lui allège l’esprit mais ça ne lui accorde pas le pardon du Seigneur. Et le curé de discourir... Il pourrait au moins être sincère, penser le bien qu’il dit. Mais il est révulsé par les taulards à qui il fait la messe. Comment pourrait-on le considérer comme un bon curé ? Expliquez-moi ce qu’il fait dans l’Eglise s’il ne connait pas la Miséricorde. J’aimerais bien savoir, j’aimerais bien que l’on m’explique. Ce serait utile pour une fois. Mais qu’il se la ferme lui et son aube tachée... Il n’est même pas pur. Pourquoi est-ce qu’il les invite à vivre pleinement ce qu’ils viennent de recevoir ? Il veut qu’ils vivent pleinement tout le mépris qu’il leur envoie à travers chacun de ses gestes et regards ? L’homme me dégoûte, même pas foutu de ressentir la compassion envers ceux qui en ont vraiment besoin. Dites, ça sert à quoi de prêcher des valeurs qu’on se s’efforce même pas d’appliquer soi-même ? Il pourrait au moins montrer le bon exemple, c’est son métier à ce clown-là. Qu’il est ridicule... « Allez en paix mes frères. » Il se fout de qui là ? Il préfèrerait se crever les deux yeux que reconnaître un lien de parenté même éloigné avec n’importe quelle personne de son auditoire. Admettre qu’ils font partie de la même race que lui lui arrache déjà la gorge le fourbe... Avec ses grand yeux vitulins larmoyants, son nez de rongeur incrusté au milieu de sa face porcine... C’est pas un homme, c’est un animal. Mais pas une bête. Pourtant de cette assemblée, c’est celui qui se rapproche le plus de ce qu’il accuse les prisonniers d’être en son for intérieur. Cet homme me dégoûte profondément. Aaron se refuse tout commentaire sur ce servant de Dieu, même si au fond il ne le porte absolument pas dans son coeur. Il évite de se moquer d’autre chose que de son accent à son propos. Histoire de ne pas provoquer l’ire du Seigneur. « Je serai disponible pour le sacrement du Pardon pour ceux qui le désirent. » Aaron lève la tête. Il avait oublié qu’on était le troisième dimanche du mois. Il faut qu’il aille se confesser. Demander Pardon.


« Que plaide l’accusé ? » Le juge est une juge, assise derrière son bureau avec son air sévère, ses lunettes posées en équilibre précaire au bout de son air. Au fond de ses yeux on ne lit aucune colère, aucun mépris envers Aaron. Juste une lassitude infinie. Elle a dû perdre sa foi en l’humanité avec ce qu’elle voit chaque jour, tous ces meurtres, tous ces viols, tous ces massacres, toutes ces immondices inhumaines. Ah, les délices peu attrayantes de la magistrature... Au fond de lui, notre accusé se dit qu’il n’aimerait pas être à sa place. Être représentant de la justice de Detroit, quelle plaie. Et puis servir sous ce gouvernement... Il ne comprend pas pourquoi elle ne rend pas sa robe noire par pure indignation. Peut-être parce qu’elle se dit qu’il faut bien maintenir un semblant de démocratie. « Coupable, votre Honneur. » Sa voix grave retentit dans la salle. A quoi bon mentir à son procès ? Il est sous serment. Il tient ses promesses. Son costume noir, sa chemise blanche... Il est tiré à quatre épingles. Lui aussi est las. Las de ce deuil, las de ses actes. Le souvenir du visage souriant de sa mère lui revient. Il la voit en train de se promener dans la rue, tenant par la main son plus jeune fils : Carter. Encore une fois il se demande ce qui a pu se passer pour que tout déconne à ce point. « Pourriez-vous nous expliquer les raisons de votre geste Mr. Fishnet ? Un fratricide ne se fait pas aussi simplement que cela. » Non, mais tout n’est pas simple justement. « Très certainement votre Honneur. Il se trouve que Carter avait assassiné notre propre mère. » « Navrée mais rien ne prouve qu’il ait été le vrai coupable. » Si. Tu le sais. C’est lui qui l’a tuée. « J’en suis intimement persuadé Mme. le juge. Il l’avait déjà menacée de mort, et j’ai retrouvé son bracelet favori à ses côtés. » La salle chuchote, très certainement partagée quant au fondement de ses motivations. Aaron n’en a cure, il reste digne, planté sur ses deux pieds comme à l’église. Il n’a pas cherché à se payer un bon avocat, il a juste celui qui est commis d’office. Il n’a pas besoin d’autre défense que lui-même puisqu’il reconnaît son crime. « Admettons qu’il soit le meurtrier. C’est pour ça que vous l’avez tué ? » « Oui. Elle n’avait pas mérité ça. Il était devenu un monstre. » Un sanglot lui parvient de l’audience. C’est Meadow qui ne peut supporter le poids de ce double deuil. Et puis son aîné qui va se retrouver en prison... Une de ses amies est venue l’épauler. Elle s’appelle Hell. « Je vois. Pourriez-vous nous décrire les circonstances du meurtre je vous prie ? » Ah... Relater cette soirée-là, quel fléau. C’est remuer le couteau dans la plaie, quel plaisir y prend-elle ? Quoique c’est son devoir. Elle fait son boulot, comme tant de gens dans la vie. « Je venais de découvrir le corps de ma mère et le bracelet de mon demi-frère. Je me suis rendu à son appartement, j’ai sonné. Il m’a ouvert, je lui ai demandé comment il avait pu faire ça. » Il se souvient de l’incompréhension qu’il avait lue dans les yeux de son cadet à l’instant où il avait posé la question. Elle était sûrement feinte. Pas sûrement. Elle était feinte. « Que vous a-t’il répondu ? » « Il a nié. » « Et vous l’avez quand même tué ? » Oui, oui il l’a quand même fait. Il mentait bordel, elle ne comprend pas ça ? « Quand je lui ai montré le bracelet, il a essayé de tout mettre sur le dos de sa soeur jumelle, Meadow. J’étais dégoûté par sa capacité à mentir, à essayer de se décharger de sa faute sur ceux qui l’aimaient. Alors j’ai tiré. » Un murmure parcourt l’assemblée, réprobateur. Impossible de dire s’ils réprouvent Aaron ou son frère, leurs paroles sont inaudibles. « Qu’avez-vous fait ensuite ? » « Je lui ai fermé les yeux, j’ai dit une prière et j’ai demandé pardon. » Au moins son attitude ne pourra pas déplaire au jury. Il n’est pas grossier, il n’est pas mauvais, il est calme et pieux, il reconnaît chacun de ses torts. L’accusé de rêve. « Pas d’autre question. Vous êtes reconnu coupable et condamné à 25 ans de prison ferme. » Aaron soupire. Il ne s’attendait pas à moins, il est juste las de toute cette mascarade. Deux policiers se mettent autour de lui pour l’encadrer jusqu’au fourgon qui le mènera au pénitencier. Une voix s’élève dans l’assemblée. « Votre Honneur ! » C’est Meadow qui s’est levée de sa place malgré Hell qui essaie de la faire asseoir. Ses yeux brillent de détermination. « Puis-je dire un dernier mot à mon frère s’il vous plaît ? » La juge la toise, elle et sa peau métissée, ses cheveux rouges, sa tenue de deuil. Elle ne lui semble pas bien dangereuse. « Pas d’objection. » L’air digne, Meadow se dirige vers Aaron et snobe royalement les deux policiers qui la surveillent du coin de l’oeil. Puis elle s’approche de l’oreille de son frère et lui chuchote quelque chose. Les yeux d’Aaron se remplissent de larme. Sa soeur va se rasseoir près de son amie sans plus lui accorder la moindre considération. Le dos voûté, Aaron se dirige vers la sortie de la salle quand la voix de la juge l'interrompt. « Une dernière question Mr. Fishnet. Vous avez demandé pardon à Dieu ? » Il se retourne et ne répond pas tout de suite. Jamais je ne l’ai vu si fatigué. Il semble vieilli. « Non. A ma mère. »


"VIGGO AARON FUSHNET"
feat "LIL WAYNE"
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Dernière édition par V. Aaron Fishnet le Sam 7 Juil - 18:33, édité 16 fois
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Scarlett B. Caroll
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 8:23

Re bienvenue mon papounet chiwi !!! :love:

J'ai hâte de voir ce perso là ** j'aime déjà le style !!

:brosign:
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Neo T. Springfeeld
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 8:52

PAPOUUUU :love: j'ai hâte de voir ce DC :huhu:
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Leah M. Howe
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 12:17

Rebienvenue monsieur ! :hello:
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V. Aaron Fishnet
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 17:17

Meurchi vous trois :gny:
C'est en cours, ça avance tout doucement What a Face
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Travis J. Sinclair
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 17:25

Rebienvenue :brosign:
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Hell L. Blavatsky
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 17:30

Merci papou rouge :brosign:
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Neo T. Springfeeld
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 17:31

Papou, j'adore le début de ta fiche ! c'est hallucinant comme t'écris bien :brille:

ET PIS, C'EST MOI QUI TE VALIDERAI D'ABORD What a Face
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Hell L. Blavatsky
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 17:32

Chuis trop contente que ça te plaise :brille2:
Oh bah tant qu'on me valide What a Face
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Neo T. Springfeeld
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 17:35

Tu me tue à chaque fois avec tes RPs trop bien TwT
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Hell L. Blavatsky
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 17:37

Mes RPs ils sont tout cacas :cry:
Mais moi j'ai l'excuse d'être une mini crotte What a Face
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Neo T. Springfeeld
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 17:38

Une mini-crotte avec du talent en plus :no: Tu crains What a Face
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Leah M. Howe
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 17:40

On flood dans la section appropriée merci d'avance ! :zen:
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Benjamin C. Rice
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptyVen 6 Juil - 21:12

Du bon, du très bon :brosign: :yeah:

Welcome révérend Fish' :sperman:
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Winter E. Kingswood
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptySam 7 Juil - 10:13

RE BIEN LA VENUE PAR MINOUS PAPOU ROSE :brosign:
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V. Aaron Fishnet
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptySam 7 Juil - 18:34

Meurchi vous deux :brosign:
Ai fini :gny:
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptySam 7 Juil - 19:07

Tu m'as tuée les yeux avec ta super mega longue fiche What a Face Arrow Mais je te valide quand même parce qu'elle est super, et que y'a des petites références cools :huhu: Je te mets ta couleur itout itout, et tu connais la suite :love:
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Hell L. Blavatsky
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  EmptySam 7 Juil - 19:32

Merci fiston :love:
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MessageSujet: Re: Life's lined up on a mirror, don't blow it.    Life's lined up on a mirror, don't blow it.  Empty

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