If you don't like something, change it. If you can't change it, change your attitude.
Flint. 2058.«
Allez ! » Du haut de ses quatorze ans, treize ans peut être, même douze, la gamine avait déjà un ton autoritaire. Elle fusilla du regard le trainard, qui baissa les yeux en signe d'humilité. A cette heure ci, personne dans les alentours, désert. Au loin, si on plissait les yeux, on pouvait avec un peu d'effort apercevoir, les tracées rosâtres. S'agrippant de sa main libre au poteau de bois, ne prenant gare aux échardes qui s’enfonçaient dans la peau rosée, moucheté de traces de poussières. Le gamin, un peu plus jeune, un peu plus vieux, on pouvait difficilement l'apercevoir sous ce bandana, tenant par miracle uniquement par la crasse. Elle retint une petite grimace de dégout et s'empara du tournevis, un vieil outil qui avait du voir les jours sombres, manche en plastique à moitié fondu. Pliant, dépliant ses doigt, jointures usé jouant de sa main protégé avec l'unique gant qu'elle avait réussit à subtiliser. Mark, le gringalet, avait réussit à s'emparer des tournevis, et l'autre, uniquement connu sous le nom de Brindille, le petit escalier de bois, usé et ré-usé. Tenant en un équilibre mince, elle tacha de tenir l'instrument, et entreprit de dévisser les vielles vis rouillés du disjoncteur, tenu par un épais cerceau d'acier massif sur le pylône de bois. Une fois finie, elle jeta un petit regard de satisfaction sur son travail. Et sans sans coups de jus intempestifs, le gant avait remplie son usage. Elle jeta un petit coup d’œil, sur la pièce de tissu et de plastique à moitié fondu, pensive. Tout était si cher, que la plupart des gens ne se permettaient même pas de jeter les vêtements cent fois rapiécés. Les alentours avaient des allures de grande dépression. Frêle, mais l'autre la tenait déjà depuis quelques temps, elle le sentait ployer quand elle entendit un cri d'alerte. «
Eparpillez-vous ! » hurla une voix aux intonations mêlés de crainte et d'une surprise à peine feinte. Les gyrophares hurlaient dans le lointain, ils avaient quelques minutes, quelques secondes peut être. Elle atterrit rudement dans l'herbe, le choc faillit la faire trébucher. Et aucun endroit où se cacher aux environs. La meilleure option était de courir vers le couvert des arbres, dans l'aube, il était un peu difficile de distinguer les fuyards, mais cela ne signifiait pas qu'elle devait fuir. Par prudence, les gamins s’éparpillèrent, sans un bruit, à part celui des pas précipité.
«
Où est tu encore aller trainer ? » Mains sur les hanches, la femme la regarda d'un air qui se voulait réprobateur. Le résultat montrait plus sa peur qu'autre chose. Elle haussa les épaules, sans réponse préfabriqué, regardant la femme aux traits marqué. Elle avait fait le chemin jusqu'à la vielle maison se retournant à chaque pas, espérant secrètement. Ses yeux s'agrandir innocemment et elle bafouilla perdant son habituel assurance, pointant le nez vers ses chaussures crasseuses, elle se mordit la lèvre, tirant sur le pull épais qu'elle portait. Son visage était barbouillé de poussière, lui donnant un aspect irréel. Pour le froid du désert. Le soleil pointait son nez, et elle avait presque faillit manquer à ses obligations. La femme bredouilla un vague, tu crois que ton père serait fier de toi, à quoi la gamine répondit en tirant la langue. Elle se dirigea vers la cuisine entendant un vague soupir, se dirigeant vers une boite de métal presque centenaire, elle appuya avec appréhension sur le bout de plastique après avoir glisser dans l'ouverture, un bout de pain, bien plus semblables à du carton. «
Ju... » La femme arrangeant l'uniforme de travail écarquilla les yeux quand elle entendu le familier bruit de ressort du grille pain. « Je crois que le courant est revenu. » dit-elle innocemment. Quand elle se tourna vers le frigo branché sur un tout petit générateur, le seul appareil de la maison qui en bénéficiait, hors de portée du regard perçant de sa tante, elle eut un sourire malicieux. [...]
Aider sa tante et sa mére, c'était un peu... se sentir utile. Même, si pour cela il fallait se livrer à des activités, disons... fortement prohibées ? Elle sourit innocemment, même des ses yeux étaient marqué, empreint d'une tristesse sourde. Le quotidien dans cette petite ville d'un millier d'habitants ! Bon, si ce n'était pas là l'un des soucis majeurs de la donzelle, quoique depuis quelques années, tout mouvement à l'extérieur de l'état était pratiquement, totalement impossible. Entrer ou sortir. Aucun moyen, on tentait comme on pouvait de contacter la famille a l'extérieur, mais l'impression persistante d'être enfermé dans une prison immense prenait au cœur et au corps. Au fur et à mesure des années, la petite famille avait finalement décidé de s'établir en un point fixe.... pendant un temps du moins. Il ne résidait pas en une habitation fixe au départ, ainsi ils ne faisaient pas partie des quartiers des plus riches... loin de là, ils devaient peiner à la tâche. Chacun avait finalement décidé de suivre sa propre voie. Il arrivaient à se débrouiller, avec l’avènement des communautés étatiques, et de l'autarcie, le système n'en était que devenu plus inégalitaire. Et c'était comme ça la vie dans le petit quartier, ensemble de petites maisonnées, refabriquer un siècle auparavant, de manière à économiser un maximum d'espace, situé juste à coté d'une petite forêt. Les gamins couraient souvent pieds nu dans l'herbe, ou sur le goudron chaud, ne se préoccupant pas de poser malencontreusement le pied sur un tesson de bouteille, ou une vis, les accidents était assez rare. On dépannait les voisins comme on pouvait, s’entraidaient. Il avait écopé d'un des coins les plus confortables, il faisait étonnamment frais l'été, quoique un peu trop froid l'hiver. Sa mére fut sans aucun doute l'une des personnes, la personne la plus importante de son passé, comme chacun non ?
Elle pianota un peu sur le clavier, encore en état de marche malgré tout, la plupart des touches étaient enfoncés, voir manquante et l'écran de la machine à peine utilisable. Une antiquité. Elle avait surement du voir la grande débâcle. Ils se trouvaient dans une petite salle de l'ancienne mairie, anciennement une école, la salle informatique offrait au regard entre une dizaine et une vingtaine de pc, laisser à l'abandon. La salle avait été fermé à double tour, quelques vitres avaient été brisé, surement par jeu, mais une partie du plafond s'était effondré et donnait à l'endroit des airs lugubres de ruines. C'était une ruine. L'un d'entre eux avait amener un petit générateur, un peu du genre qui se trouvait chez la tante de June, chaque bungalow ou maison en était pourvu, l'un des seul moyen de pouvoir se procurer de l’électricité parfois. La machine ronronna quand il le mit en marche, elle s’enfonça dans son fauteuil peut détendu à l'idée de ces fils électriques sortant de la moitié de plafond qui se balançait au dessus d'eux. Elle appuya sur le bouton de plastique à moitié fondu, qui éjecta un cd brillant. Elle grimaça, et continua à pianoter sur la machine capricieuse qui ronronnait à présent comme un animal content. « T'as qu'à demander à ton père de t'en envoyer un. » grinça un de ses camarades, qui se vit remercier d'un coup de coude dans l'estomac. « Chut » siffla-t-elle. Le vieux modem grésillaient rageusement comme si il était prêt à lâcher d'un moment à l'autre. Un bon filon. C'était le plus âgé qui avait découvert la "cachette" un ensemble de vieux matériel laisser à l'abandon. Un bon moyen de pouvoir dégotter du matériel encore en état de marche. Bien entendu, un des habitants du voisinage les avait remarqué.
C'est comme ça qu'ils se retrouvèrent ici... Le spectacle en valait d'ailleurs le coup d’œil, trois gamins à l’arrière d'une voiture de flics, la panique s'empara de la petite, mais elle vit du coin de l’œil que ses camarades n'en menait pas large non plus. Venir de Maple street équivalait pour les plus vieux à un aller directe au poste de police, et était par la suite « gentiment bousculé » dans les cas les plus graves, généralement de vandalismes. De leur quartier, peu de dealeur ou autres, on préférait se défouler en cassant des vitres ou en peinturlurant des murs, comme le clamaient si bien les adultes. Mauvaises graines, délinquant. Un moyen comme un autre de s'exprimer. Coupures d’électricité, on avait pas vraiment le choix dans le coin. Quand on l'avait amené à sa mére, la jeune fille avait piqué du nez, un peu honteuse, attendant les réprimandes de sa mére. Qui vinrent bien assez tôt. Ils n'étaient heureusement accusé de rien, logiquement ils n'avaient rien vandalisé, mais ils avaient réparé, d'où l'air perdu des policiers qui ramener les apprentis "voleurs" chez eux. Bon, elle avait appris la leçon après tout. Bricoler les trucs électroniques la passionnait. Pour qu'elle raison ? Eh bien, c'était son cousin qui lui avait offert son premier pc, une antiquité, presque aussi vieille que les pc qu'ils avaient un jour trouvé dans la salle de la vieil école. C'était un truc de garçon, mais elle aimait bien, c'était amusant, et au moins, non seulement ça servait de passe temps au lieu d'aller trainer dans les ruines (Sauf justement pour en trouver.) mais en plus c'était un activité de groupe assez intéressante. Même si les adultes criaient souvent au gaspillage d'énergie. Avec sa mére, elle s'adonnait à sa seconde passion, la création. Elle aimait la regarder habillement coudre, des tissus colorés, agréables au regard et au toucher, ou bien la musique, le chant, qu'elle avait appris à la petite. Chaque instant avec sa mére était du pur bonheur, des souvenirs agréables. Parfois, elle ressentait l'absence de son père dans la voix de sa mére.
Un petit bout de femme, par son caractère disons. Affectueuse, douce, calme, aimante, la jeune femme tire son inclination pour les trucs dangereux, et les actes inconsidérés de son paternel. Les deux étaient si différent, à un tel point qu'il était pratiquement impossible qu'il ne tombe sous le charme de la jeune femme. C'est quelques années plus tard que naquit June, heureux événement dans la vie du couple. Appelé par des hautes instances pour faire partie du gouvernement, le père de la jeune femme les laissa toutes les deux pour Détroit, avec la promesse, sincère de venir les voir dés que possible, au moins de leur envoyer des lettres fréquentes. C'était sans compter sur les allers-retours, que June vécu une enfance heureuse, auprès de sa mére et de son père. Elle vivait avec sa mére, quand celle ci allait à son travail, sa tante la gardait. Les deux femmes, certes différentes savaient toutefois s’entraider. June allait comme tout les enfants de son âge, aller courir les rues et faire tout un tas de bêtises, elle se calma un peu à ses quatorze ans, bien qu'elle sentait, à chaque visite que le récit de ses périlleuses aventures amusait son père, et faisait lever les yeux au ciel à sa mére. Elle se demandait toujours pourquoi ils n'allaient pas vivre à Détroit, tout les trois. Sa mére lui répondait toujours que son père était occupé, et que les papiers qu'ils faillaient remplir dans ses cas là, changements de domicile au Michigan, prenaient du temps, et puis, elle aimait bien cette ville, avec un certain charme. Avec les années, June assagissaient, grandissait aux cotés de sa mére, entre ses cours au lycée, et les sorties entres amies, elle devenait une adolescente accomplie, avec les histoires de cœur innocentes bien sur, les histoires d'amitié, les sorties en villes, et les ragots, qui vont avec. Jusqu'à...
Jusqu'à ce jour.... ça avait été brutal, violent, un jour sans prévenir. Un accident, la petite était à l’arrière, alors âgée de 17 ans. Ce jour là, il pleuvait à verses, et on n'y voyait goutte. Des phares avaient brutalement illuminé le rétroviseur, seule chose dont la jeune femme se rappelle, le choc avait été direct, un camion en sens inverse, en tout cas elle n'avait su ce qui les avaient suivit. Les yeux écarquillés, elle tentait d'apercevoir un visage et et... la voiture allait beaucoup trop vite. L'impact. Étourdie, elle s'était réveillé alors que la voiture avait fait des tonneaux de retrouvant juste sur le bas coté de la route, à peine tentait d'elle d'enfoncé les débris du parechoc, pour se frayer un chemin à l'extérieur et appeler à grand renforts de gestes et de cris, peine perdue, qu'elle s’effondra dans les bras d'une urgentiste dés que les secours fut arrivé. Elle s'était réveillé dans une petite chambre, pratiquement indemne, quelques petites blessures, mais rien d'inquiétant. Entouré de visages bienveillants, sauf que sa mére n'était pas
là. C'était avec sa tante, son cousin et sa cousine qu'elle vivait en nourrice, en "attendant" lui avait-t-on dit. Comment tout cela avait commencé et comment elle en était arrivé à vivre ce train train quotidien ? Bah, elle même ne le savait pas et à vrai dire. S'en moquait. Quand on lui tendit un billet de train, elle posa un regard interloqué sur sa tante, elle insista. Direction Détroit. Depuis plusieurs mois, passé à se morfondre dans sa chambre, entrecoupé d'allers et de retours de l'école, elle se demanda bien qu'est-ce que sa tante mijotait. Passant du temps au téléphone, à renfort de cri et de répliques et là...
Elle avait la réponse.
Détroit. 2062. Ses yeux s’écarquillèrent, joue collée contre la vitre froide du train, les constructions de béton et de métal s'alignaient, on pouvait le percevoir malgré la buée qui maculait le verre, donnant un aspect irréel à la ville. Détroit. On l'avait envoyé là bas, elle avait fait des bagages, empaqueté ses quelques affaires direction Detroit, un dernier regard vers la baraque dans laquelle elle avait grandit, un vague salut à sa tante et à ses cousins, la promesse qu'il lui écrive et qu'elle leur écrit chaque mois. Elle avait pris avec elle les lettres, elle n'y avait tout d'abord pas cru. Elle les avaient vu, les frontières, ces grands murs métalliques, ces grilles électrifiées, qui vous enfermaient. Certes le quartier carcéral était une véritable prison, mais le Michigan n'était pas mieux. On pouvait l'apercevoir de la vitre du train. Les lettres passaient... parfois. C'était une nouvelle vie désormais, Flint semblait être la campagne à coté de Détroit. Les bâtiments vu à pleine vitesse donnait le tournis. Le visage des gens était tiré tendu, comme si à chaque instant semblait prêt à dérailler. Un équilibre fragile. Quand l'interphone cracha le prochaine arrêt en crépitant.
«
Tu t'es attiré pas mal d'ennuis là bas.» Elle haussa les épaules, son paternel était venu la chercher à la gare, elle avait jeter rapidement ses sacs dans le coffre. Il était apparemment occupé, mais il était venu la chercher... c'était déjà ça. June le regarda de travers en le voyant, le dévisageant de manière ostentatoire, il semblait avoir vieilli, mais à vrai dire, il n'avait pas changé au niveau du regard, assez troublant comme ressemblance.... avec le sien. Elle n'aimait pas que sa tante ou ses cousins notent cette similitude entre eux. Le même sourire aussi, les mêmes mimiques.«
Tu verras ici à Détroit...» Elle n'écouta même pas la suite de ce qu'il disait, regardant les bâtiments qui défilait, le ciel gris, les immeubles à l'identique. Elle prit juste gare de vérifier, jeter un coup d’œil à son sac à l’arrière et à son ballot de vêtements, unique vestiges de sa vie à Flint, avec une pile de boite en plastique, au contenu précieux. L'endroit était bien différent, plus de coupures d’électricités, de vitre cassés, l'endroit était décent, même assez confortables, apparemment les hauts gradés ne manquaient de rien. Elle jeta dans sa nouvelle chambre ses sacs, et s'enfonça dans le canapé pastel. Certes sa nouvelle chambre manquait de l'exotisme de celle qu'elle occupait chez sa tante, pas de jouets cassés éparpillés, c'était une chambre... de grande. Elle avait enfin sa chambre à elle pour une fois, mais d'une certaine façon Flint lui manquait. Ici, plus de départ en douce, de filature ou alors de balades dans les anciennes ruines industrielles. La vie en devenait presque banale, beaucoup moins trépidante, une certaine stabilité si on oubliait la constante pression dans les murs de Détroit. On finissait par vivre avec, certains s'y habituaient bien finalement. Elle pouvait profiter d'un certain confort, bien que l'absence de son père se faisait nettement ressentir, mais après avoir goûter à une quelconque solitude, elle s'y habituait, préférant se promener dans le petit parc juste à l’arrière de leur immeuble, regarder par la fenêtre de sa chambre les petits arbres, les statues centenaires, qui s'alignaient, de façon imprécise sous le feuillage des platanes et des chênes. L’automne passa, les saisons passèrent. Elle se rendait au lycée du coin, se fit de nouveaux amis, oublia les anciens... ou presque.
En tout cas, ces récits les avaient émerveillés de ses 17 ans, bien sur, il avait cette vie rêveuse, presque adulte, mais elle aimait bien ses souvenirs d'enfance. Bien entendu, les enfants sages et craintifs de ces quartiers ne comptait pas se risquer en commettant telle chose. A vrai dire, elle aussi était un modèle de comportement, en s'éloignant de l'enfance, ses actes paraissaient plus puéril qu'autre chose. Pourtant, se promener à travers Détroit, était chose agréable, c'était un nouvelle univers, la crainte était présente, mais aussi la sécurité. Désormais, elle connaissait la ville comme sa poche, les couvres feu instaurés pour certains quartiers, les caméras de surveillances et les systèmes de reconnaissances à l'entrée des immeubles, tout était présent pour ne permettre aucun écart.
Quelques années plus tard, elle trouva sa voie. L'école de médecine. C'est en sortant du vieux bâtiments, qu'elle se dirigea vers une petite silhouette. Elle tira la langue à son camarade. «Au lieu de bavarder, amène-moi. » Elle ouvrit la carlingue, voiture pratique en ruine, seulement tenue par la rouille, elle grimaça. Le temps avait passé, et elle avait finalement quitter le nid, pour se trouver un petite appartement à Détroit, qu'elle partageait, uniquement pour la forme avec un vieil ami, avec qui elle avait fait les quatre cent coups depuis son arrivée à Détroit, certes rien d'aussi spectaculaire, que du saut en parachute improvisé, quoiqu'ils tentèrent bien une fois, lui aussi ressentaient cette lassitude, ce vague à l’âme des réels aventuriers, dans un monde de coton et fer brut. Protection et tranquillité. Les honnêtes citoyens pouvaient dormir sur leurs deux oreilles. Ami toujours, une façon de ne pas se sentir nostalgique finalement. Elle finit par se brouiller avec son père, cela la mettait dans une rage folle, ses absences, le fait qu'il avait si légèrement traité la disparition de sa mére. Cela lui était insupportable. Elle avait claquer la porte, et ne l'avait plus revu depuis, seulement un appel inconnu, d'elle ne savait où.
Détroit. 2068.Elle bougea un peu, chaque fibre de son corps hurlait au moindre geste. Elle décida donc de les mesurer avec attention. Posant son regard sur les alentours, elle tacha de plisser les yeux, pour percevoir à travers ce méli-mélo d'obscurité et de lumière. Ce matin là, elle avait quitté l'immeuble du centre ville... tôt ? Et ne cessait de ressasser la dispute violente via téléphone interposé qu'elle avait eu avec son père, pas vu en personne depuis cinq an au moins. Seulement des lettres, encore des lettres. Par rage, elle avait quitté l'appartement, direction la station de train, elle devait aller.... elle ne savait même plus. Une autre ville, ou seulement à l'autre bout de la cité ? Sa joue irradiait de douleur, ses yeux s'humidifiant naturellement, les larmes lui venant subitement. Le train de plusieurs mètres de long avait tenter de s'arrêter arrachant un long crissement et.... Elle se mouva un peu, un des décombres de bel taille qui avait du autrefois être un bout de béton armé, lui bloquait la jambe, pas de dommages, du moins au premier coup d’œil, ne semblait écœurant. La collision. Elle avait peur de jeter un coup d’œil sur les alentours, craignant de découvrir silhouettes articulés ou autre. La douleur sourde semblait s'éloigner de plus en plus, mais elle s'intimait de rester éveillé. Un goût métallique lui envahit la bouche, les larmes lui venant aux yeux. C'était bien trop dangereux de se laisser aller, pourtant elle devait rester éveiller et ne pas céder à l'appel du sommeil. Plissant les yeux, elle distingua une silhouette fine, qui se glissait par l'ouverture fine, appelant les ténèbres pendant quelques instants. Elle avait envie de crier à l'individu de s'en aller, tout aller s’effondrer d'un instant à l'autre et un poids de plus risquait de s’effondrer. Pourtant, les mots n'arrivaient pas à franchir ses lèvres. La silhouette fine se pencha vers elle, elle se sentait déjà glisser autre part. Elle sourit, plissant les yeux, oui elle partait. Une femme, c'était une femme. Malgré elle un seule mot franchit ses lèvres avant qu'elle ne perdent connaissance, sentant l'inconnue palper son poignet en guise d'un quelconque pouls. "
Maman ?" glissa-t-elle souriante Puis, .... le trou noir.
Quand elle se réveilla, une odeur forte de désinfectant la pris à la gorge. Elle était allongée dans un lit impeccable, immaculé, d’hôpital, cotonneux. «
Vous recrutez » souffla-t-elle en riant, avant de s'endormir sous l'effet de l’anesthésiant.
June ! On a une nouvelle arrivée !Elle regarda le visage paniqué de son collègue, semblant prêt à prendre les jambes à son coup. Les urgences étaient en effervescence depuis quelques temps, généralement pour des blessures assez importante. Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de penser à son accident, elle s'était, certes totalement remise, ou presque. Gros choc, et plus plus rien. Le trou noir, à part le souvenir de cette silhouette, elle avait bien mis 6 mois pour reconstituer les morceaux, à l'aide de l'aide de vieux camarades. Quelques petites choses lui paraissaient flous, mais plus aucun problème. Elle avait repris du service, l’hôpital l'avait engagé directement. Elle avait une façon bien à elle de savoir parler aux patients, et cela avait tout de suite plu. Le service était bondé, et on arrivait à grand peine à se frayer un chemin à travers la foule présente.
Mademoiselle. Elle grimaça, se retourna brutalement. A l'accueil, la machine sensé enregistrer l'arrivée et les sorties des patients, se débattait à coup de ronrons, eh bien ils n'étaient pas sortie de l'affaire. Un détenu. Quand la jeune femme posa les yeux sur ses collègues, ils fuyérent son regard. Quelques policiers étaient présents, apparemment une rixe avait éclaté dans les murs de la prison, raison de sa venue à l’hôpital. Médecins débordé, elle avait pris le relais en attendant, regardant d'un air inquiet les gardiens présents. Elle quitta la salle à la venue du chirurgien, un policier lui sourit et prononça quelques mots : "Vous avez déjà pensé à postuler chez nous ?" Elle écarquilla les yeux.
Institut carcéral de Détroit. 2070.June... june.La jeune femme posa les yeux sur la personne qui l'avait appelé, un collègue. Un peu gênée, par son absence, elle se mordit la lèvre, et tourna la tête. Elle se situait dans la prison, le réfectoire des employés, un peu plus petit, faisait office de salle de pause. Son interlocuteur portait un uniforme de gardien. Le mur était couvert d'affiches visant sans doute à égayer un peu ce lieu sombre. Étiquettes colorés, dessins de gamins, ou bien affiches de films. Peine perdue. Elle baissa les yeux sur sa tasse, un an. Un an qu'elle se trouvait ici, peut-être même un an et demi, mais toujours ce mélange d’appréhension. C'était à la suite du départ d'un des infirmiers, qu'elle avait pu postuler, après la réception d'une recommandation. Pour une raison qui lui échappait, on avait longuement vérifié ses antécédents, mais la recherche n'en était sortie que plus gratifiante. Rien ne fut remarquer. Relevant son visage, elle sourit à l'homme, et se mordit la lèvre : "Désolée" prononça-t-elle rapidement. Elle aimait son boulot, rabrouer les détenus, un peu trop entreprenant, parler aux plus jeunes les rassurer. Les débuts n'avaient pas été... facile. Après tout, il ne fallait pas se bercer d'illusions. Il s'agissait bel et bien d'une prison. Droit commun, ou bien traitre à leur nation. Des caractères aussi différents allant d'un détenu à l'autre, la plupart venaient pour des blessures plus ou moins importante, ou pour leur check-up mensuel. Elle se contentait du strict minimum, nom et bloc, aucune attache, aucun chagrin. Et puis, une distance professionnelle s'imposait, encore plus en ces lieux.
Elle tapote du bout de son crayon sur son bloc. L'air exaspérée, elle hausse les yeux vers le ciel, la blessure n'est pas belle à voir. Elle s'empara de sa main libre d'une compresse, et déposa le contenu de ses mains, sur le bureau, versa la mixture sur le coton immaculé. En appuyant sur la blessure, elle lui avait tirer une vague grimace. «
Je crois que je comprends finalement, pourquoi vous avez choisi ce métier... » Elle léve ses yeux vers lui, soupire. «
Alors tu vas arrêter de me poser des questions. » «
Comment est-ce que vous vous appelez ? Que je puisse au moins vous remercier. » «
Tu viens de le faire, donc tu n'as pas besoin de mon prénom. » Avec le recul, l'audace de ce détenu lui avait arracher un sourire, intérieurement bien sur, Hannibal, un nom pareil ne s’oubliait pas. Mais, elle n'avait pas démordu, n'avait donné son nom. Il participerait aux Animals, elle avait grappillé son nom sur une liste quelque part. Un détenu, plutôt jeune, même age qu'elle peut être un peu plus âge. Il avait tenter de lui arracher son prénom, elle n'avait pas démordu, amusée par l'audace de l'homme. Un peu inquiète, elle s'était demandé, si il avait remarqué qu'elle tentait de fuir son regard. Comme pour chaque personne qu'elle rencontrait depuis une vingtaine d'années. Quelqu'un frappa à la porte. «
Oui,entrez » Quand elle se retournerait, elle aurait pour une fois ce grand sourire. Sincère.