La vie est la plus dure des épreuves qu’un homme a affronté et il en sort jamais indemne. Comme le dit Jules Renard, « Mon passé, c'est les trois quarts de mon présent. Je rêve plus que je ne vis, et je rêve en arrière ». Je n’ai pas eu une vie invivable et je n’ai jamais mal vécu. Je ne suis vraiment pas à plaindre bien qu’il y ait certaines ombres aux tableaux.

Les gens se fient de nos jours aux statuts. Tu es riche, tu as un travail, tu ne peux qu’être fréquentable. J’en joue. Et pourtant s’ils savaient à quel point je hais me mêler aux autres. Pas qu’à une classe social en particulier. Chez moi c’est maladif, je ne peux voir personne, j’ai toujours été un brin solitaire. Une chance que je sois d’une hypocrisie sans nom, sinon je n’irais pas bien loin. Parce que mine de rien, peut-être que l’être humain ne m’intéresse pas en tant qu’être vivant pensant, je suis plutôt matérialiste, je m’attache plus aux objets qu’à mes semblables. J’aime les belles choses. J’aime bien vivre. A mes yeux, l’homme n’est qu’un corps. Et voyez, mon travail est de le réparer. C’est tout. Qu’on ne m’en demande pas plus. Je suis en quelque sorte un ermite qui cache bien son jeu. Je sais que malgré ma haine de l’autre, je suis obligé de me montrer « aimable » ce qui n’est pas vraiment inné chez moi. D’autant plus que je suis cynique.

Je ne suis pas vraiment aimé. Car ça ne sert à rien de se voiler la face. Je suis peut-être hypocrite et manipulateur. Je reste profondément con. Je suis franc et je n’ai aucune limite. Je pourrais vous annoncer votre futur mort avec le sourire aux lèvres, rien de plus normal pour moi. Heureusement que je fais du très bon travail et que je connaisse les bonnes personnes, autrement je ne donnerais pas chère de ma peau.

Il est tout aussi important de préciser que mon apparence n’a guère d’importance à mes yeux. Je ne porte que très rarement des costumes, je préfère le confort d’un jean et d’un t-shirt. Et ceci en n’importe quelle occasion (oui, mariage/enterrement inclus, rassurez-vous, on m’invite rarement). Le regard des autres ne me fait absolument pas peur. Ainsi, je me rase tous les 36 du mois (dès que je commence à ressembler à un clodo).